Réputée infaillible et toute puissante, la BCE, censée être la gardienne de la stabilité des prix s’est laissée complètement dépassée par l’inflation.Cette dernière que la BCE estimait à tort provisoire, est dans l’obligation de resserrer les taux d’intérêt .Depuis 12 ans, les taux d’intérêt étaient négatifs.Les marchés sont donc accaparés par cette problématique. La lutte contre l’inflation reste la priorité absolue des différents banques centrales face au spectre d’une récession annoncée pour 2023.A cela s’ajoute la crise énergétique sur fond de guerre longue entre la Russie & l’OTAN.
Le contexte macro-économique reste quand à lui dégradé avec des banques centrales qui vont continuer à durcir le resserrement monétaire et par conséquent augmenter les taux d’intérêt . Cette augmentation est la plus rapide depuis 1994 en ce qui concerne les USA.( Le taux directeur de la FED étant actuellement à 3,25%). Les nouvelles projections confirment donc que des hausses supplémentaires de taux sont dans les tuyaux, afin de conduire le loyer de l’argent à 4,4% fin 2022, et même 4,6% fin 2023. Il n’y a pas que la Fed qui serre la vis face à l’inflation galopante, la BoE (Banque d’Angleterre), la BNS (Banque nationale de Suisse) et la Banque de Norvège aussi. Toutes trois ont opté pour un relèvement de 50 points de base et réaffirmé leur détermination à lutter contre l’inflation.
Le consensus calculé par Bloomberg donne désormais une croissance mondiale d’un peu moins de 3,0 % en 2022, avec 1,6 % aux États-Unis, un peu moins de 3,0 % en zone Euro et autour de 3,0 % en Chine. Pour l’année prochaine, les estimations ne sont plus respectivement que de 2,5 %, 0,9 %, 0,2 % et 5,0 %, mais avec, selon nous, de sérieux risques de révisons à la baisse. Dans ces conditions, nous pouvons nous attendre à une baisse des bénéfices des entreprises, surtout pour l’année prochaine.
Nous pensons que les marchés ont déjà bien intégré un scénario noir. A contrario, ils pourraient rebondir au moindre signe positif car il y a selon nous une certaine asymétrie dans les risques à court terme. Nous pensons que la phase de correction des obligations et des actions pourrait être mise à profit pour réinvestir, en gardant à l’esprit que les marchés resteront très volatils et qu’il convient de prendre des positions modérées, susceptibles d’être tenues le cas échéant.