En mars, la BCE a remis un coup d’accélérateur sur sa politique monétaire en annonçant une augmentation de 60 à 80 milliards d’euros par mois de son programme d’achats d’obligations, avec comme nouveauté l’éligibilité des obligations d’entreprises non financières. L’impact a été immédiat sur toutes les obligations.
Les obligations émises par les États comme celles émises par les entreprises, y compris celles à risque plus important, se sont fortement appréciées. Ces achats massifs de la BCE posent de sérieux problèmes pour la gestion en placement obligataire « bon père de famille ». D’une part, elles ont pour conséquence d’écraser les rendements des obligations. Ainsi, le taux de rémunération d’une obligation allemande est désormais négatif sur la plupart des maturités, allant de -0.46% pour une obligation à 1 an à -0.003% pour une obligation à 9 ans ! D’autre part, l’achat massif d’obligations par la BCE crée une pénurie d’obligations achetables par les fonds obligataires. Bientôt les banques commenceront à faire payer les gros dépôts à leurs clients entreprises ou riches particuliers… le monde à l’envers.
L’impact sur l’économie réelle reste à démontrer. Avec une croissance faible de 1.5%, un taux de chômage élevé et des prix en recul de 0.2% sur un an, les doutes et les critiques sur l’efficacité d’une telle politique monétaire se font de plus en plus entendre.
Les marchés d’actions
Les marchés d’actions ont aimé cette musique, ils se sont ressaisis sur le mois de mars, les actions mondiales s’inscrivent en hausse de 2.4% et les actions européennes gagnent 2.7%. La hausse est plus modérée sur les valeurs françaises, le CAC 40 progresse de 0.7%.
Aux États-Unis
Aux États-Unis, malgré une bonne dynamique de croissance, une consommation robuste des ménages, et une croissance soutenue des créations d’emplois, la Réserve Fédérale semble tergiverser sur le rythme et le calendrier de ses prochaines hausses de taux. Les marchés anticipent désormais non plus 4 mais 2 hausses de taux au cours de l’année. Les actions américaines en ont profité, progressant de plus de 7% ! En revanche, les résultats et les marges des entreprises américaines continuent de se dégrader, menaçant les futurs investissements. Attention à la valorisation des actions américaines qui se situent au-dessus de sa moyenne de long terme.